22. August 2023
Réponse à la question parlementaire de nos député.e.s Djuna Bernard et Marc Hansen concernant l’Institut Confucius auprès de l’Université du Luxembourg à Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
En 2018, il a été créé à l’Université du Luxembourg un Institut Confucius (IC) en coopération avec l’Université Fudan de Shanghai. Le but de cet institut, dont il existe désormais quelque 500 dans environ 140 pays à travers le monde, sont l’apprentissage du mandarin et l’échange culturel.
Les IC, dont celui existant au Luxembourg, sont souvent installés directement auprès d’un campus universitaire et ils sont gérés conjointement par les partenaires locaux et chinois. Selon les dires du directeur de l’IC à l’Université du Luxembourg, ce dernier est financé à part égale par le bureau « Hanban », ainsi que par l’institution d’accueil. Or, dans un article de presse de 2022, il est indiqué que le financement serait majoritairement d’origine chinoise.[1] Quant à la gouvernance, toujours selon les indications du directeur, celle-ci serait assurée par un conseil d’administration comprenant cinq membres, qui pourtant ne sont pas affichés nommément sur le site web de l’Institut, ni figurent dans les derniers rapports annuels de l’Université ou du Conseil de gouvernance de celle-ci. Dans un article de presse récent, il est indiqué que la convention actuelle avec le CI au Luxembourg viendra à échéance en 2026.[2] De même, l’article contient quelques informations sur la composition du conseil d’administration du CI.
De prime abord, l’échange culturel avec la Chine est un enjeu important et ce d’autant plus pour une université à vocation internationale comme l’Université du Luxembourg. Toujours est-il qu’au cours des dernières années, à l’étranger, il y a eu bon nombre de protestations et parfois de fermetures d’IC installés auprès d’universités et ce tant aux États-Unis que dans des pays européens dont l’Allemagne et la Belgique. En résumé, les accusations portent essentiellement sur les enjeux de restrictions de la liberté académique, de manque de transparence quant au fonctionnement des instituts ainsi que du risque d’une prise d’influence sur les activités ou programmes des universités d’accueil. Or, il est à noter qu’un certain nombre d’expert.e.s ne se prononcent pas pour une fermeture d’office des instituts Confucius, mais plutôt pour la transparence en ce qui concerne leur financement et leur fonctionnement.
Dans ce contexte, nous voudrions avoir les renseignements suivants de la part de Monsieur le Ministre :
[1] L’Essentiel, 18 novembre 2022.
[2] Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek, 19 juillet 2023.