Réponse à la question parlementaire du programme mammographie

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5. September 2014

Réponse à la question parlementaire de la députée Josée Lorsché à Madame la Ministre de la Santé (en annexe)

Le programme mammographie, projet pilote instauré en 1992 et consolidé en 1996 en programme permanent de dépistage précoce du cancer du sein, propose à toutes les femmes âgées entre 50 et 69 ans de faire réaliser tous les deux ans une mammographie de dépistage du cancer du sein. Au total, 22.000 invitations sont annuellement adressées aux femmes de cette tranche d’âge.

Or, les progrès médicaux ainsi que les résultats de certaines études remettent de plus en plus en question l’utilité des programmes de mammographie. Ainsi le « Swiss Medical Board » vient de recommander aux autorités compétentes de limiter les programmes de mammographie existants dans le temps, de ne plus en instaurer de nouveaux et de comparer l’effet souhaité du dépistage avec ses effets indésirables.

Dans le même ordre d’idées, le très renommé « Institut Cochrane » de Copenhague vient de réaliser une méta-étude englobant la totalité des données issues de sept grandes études à essai randomisé contrôlé (RCT) au sujet des programmes de mammographie. Les données en question concernent le nombre représentatif de 600.000 femmes âgées entre 39 et 74 ans.

Les conclusions de cette méta-étude sont significatives. Elles relèvent que sur 2.000 femmes suivant un programme de mammographie sur une durée de sur dix ans, un seul décès peut dans le meilleur des cas être évité, alors que sur le même échantillon, dix femmes sont confrontées à un diagnostique faussement positif et se voient par conséquent soumises à des traitements et opérations inutiles. Selon les experts du même institut, les effets secondaires de l’irradiation causée par la mammographie, notamment le risque de crise cardiaque ou de cancer du poumon, pourraient même anéantir l’effet bénéfique attendu des programmes de mammographie.

Dans ce contexte et dans le contexte général du « plan national cancer » que Madame la Ministre de la Santé a récemment présenté, j’aimerais lui poser les questions suivantes :

• Quel est le taux de participation des femmes au programme mammographie et quel est le coût annuel de ce programme ?
• L’évolution de la mortalité par cancer du sein depuis la mise en place du programme mammographie a-t-elle été analysée de manière systématique et à quel niveau le taux de guérison se situe-t-il actuellement? 
• Existe-t-il des données relatives à la véracité des diagnostiques établis au sein du programme mammographie ?
• Madame la Ministre n’est-elle pas d’avis qu’il faudrait repenser le programme mammographie en tenant compte des connaissances acquises par les études susmentionnées ? Par conséquent, ne faudrait-il pas redéfinir le groupe à risques selon des critères autres que l’âge de la femme ?