Prophylaxie pré-exposition VIH

Réponse QP

15. März 2022

Réponse à la question parlementaire de nos député-e-s Marc Hansen et Josée Lorsché à Madame la Ministre de la Santé concernant la prophylaxie pré-exposition VIH.

Dans la lutte contre la propagation du VIH, la « Prophylaxie pré-exposition » ( PREP ) représente un des principaux piliers de la prévention. La PREP s’adresse plus particulièrement aux personnes qui ne sont pas atteints du VIH et consiste à prendre un médicament afin d’éviter de se faire contaminer. Elle s’adresse entre autres aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, aux personnes transgenres ayant des relations sexuelles avec des hommes, aux usagers et usagères de drogues injectables et à toutes les autres personnes dont les partenaires sexuel*les appartiennent à ces populations.

La prescription de la PREP est soumise à un régime de contrôle préalable et de suivi très strict. En effet, les personnes concernées doivent réaliser des analyses régulières de dépistage du VIH, d’hépatites et d’autres maladies sexuellement transmissibles. De plus, en raison des effets indésirables potentiels, des contrôles par rapport à la fonction rénale doivent être effectués tous les trois mois.

La PREP s’est avérée très efficiente dans la lutte contre la propagation du VIH et a contribué à la baisse inédite des contaminations dans plusieurs régions du monde où elle a été déployée. À Paris, le nombre de nouveaux cas de VIH a en effet chuté de 16 % entre 2015 et 2018, la baisse étant encore plus importante chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (- 22 %) et en particulier chez ceux nés en France (- 29 %).[1] L’efficience de la PREP est également confirmée par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) en France.[2]

Dans son dernier rapport disponible[3] sur le site sante.lu, le Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles a retenu qu’entre août 2016 et mars 2020, 250 personnes ont débuté une PREP, dont 235 personnes (82%) qui sont toujours suivies au Service National des maladies infectieuses auprès du Centre Hospitalier Luxembourg (SNMI). Le Comité a conclu que « parmi ce groupe à haut risque, aucune nouvelle infection pour le VIH n’a été rapportée et de nombreuses autres IST ont pu être dépistées, ce qui nous fait dire que la PREP est un outil précieux de prévention »[4].

Au Luxembourg, c’est le SNMI qui est en charge de l’administration de la PREP, ceci dans le cadre d’un projet-pilote. Elle est gratuite pour les usagers et prise en charge par la CNS. C’est ainsi que le Luxembourg a adopté une approche centralisée auprès d’un service spécialisé national. Cette approche se diffère de celles de la France et de l’Allemagne où la PREP peut être administrée par des médecins généralistes ou spécialistes.

Dans le rapport de 2019 précité, le Comité de surveillance a recommandé en tant que piste pour l’avenir de prévoir « la prescription en médecine générale, ainsi que la consultation des infirmiers du SNMI ». Cette recommandation nous semble d’autant plus logique dans le contexte de la pandémie du COVID19 qui continue à solliciter les collaborateurs et collaboratrices du SNMI.

Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Santé :

  • Madame la Ministre partage-t-elle l’avis que la PREP représente une arme efficiente dans la lutte contre le VIH ?
  • Quelles sont les raisons pour lesquelles l’administration de la PREP continue à se limiter à un projet-pilote géré par le SNMI, alors que dans d’autres Etats membres de l’Union européenne, dont notamment la France et l’Allemagne, elle figure dans la nomenclature des prestations médicales des médecins généralistes et/ou spécialistes ?
  • Madame la Ministre entend-elle donner suite à la recommandation du Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles de prévoir la prescription de la PREP en médecine générale et d’accorder les consultations y relatives aux infirmiers et infirmières du SNMI ? Quel est le cas échéant le délai de la mise en œuvre de la recommandation en question ?
  • Dans la négative, quels sont les obstacles qui empêchent une telle approche et quelles sont les solutions qui pourraient contribuer à décharger le SNMI à court terme ?
  • Quel est l’avis de Madame la Ministre au sujet de la création d’un réseau de médecins de confiance à l’image du concept allemand dit « HIV-Schwerpunktpraxis » ? En effet, ce dernier consiste à baisser le seuil d’inhibition du public cible potentiel, sachant que dans le cadre d’une consultation pour la PREP, les personnes concernées sont entre autres tenues de fournir des renseignements sur leur vie sexuelle.

Question parlementaire

Réponse

 

[1] AIDES, La PREP – Dossier, URL : https://www.aides.org/prep

[2] Réseau Hôpital & GHT, L’efficacité de la PrEP confirmée par l’ANRS, URL : https://www.reseau-hopital-ght.fr/actualites/specialites-medicales/vih-ist/a-relire-vih-l-efficacite-de-la-prep-confirmee-par-l-anrs.html

[3] Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles, Rapport d’activité 2019, URL : https://sante.public.lu/fr/publications/c/comite-surveillance-sida-2019/comite-surveillance-sida-2019.pdf , p. 45

[4] Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles, Rapport d’activité 2019, URL : https://sante.public.lu/fr/publications/c/comite-surveillance-sida-2019/comite-surveillance-sida-2019.pdf , p. 45

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