9. Februar 2021
Réponse à la question parlementaire de notre député Marc Hansen concernant l’évolution de l’utilisation et la fin de vie des réseaux de mobilophonie 2G et 3G à Monsieur le Ministre de la Communication et des Médias et à Madame la Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable.
A l’heure où les opérateurs commencent à installer de nouvelles antennes et à lancer leur réseau 5G, se pose la question de la fin de vie des réseaux 2G et 3G. En effet, il semble contre-indiqué, à la fois dans une logique commerciale et dans une logique de minimisation de l’empreinte environnementale ou de l’exposition aux rayonnements radioélectriques, de continuer à « empiler » toutes ces générations de réseaux et d’émetteurs.
Dans sa réponse à ma question parlementaire n°1607 du 13 décembre 2019, Monsieur Xavier Bettel, Ministre des Communications et des Médias, avait répondu concernant la fin de vie des réseaux de mobilophonie 2G et 3G, que le Gouvernement ne disposait pas encore d’une planification spécifique relative à l’arrêt de l’exploitation des réseaux 2G ou 3G suite à la mise en service des réseaux 5G et que les opérateurs seraient « contraints d’attendre l’introduction des technologies adaptées (…) qui permettront de basculer le trafic des communications vocales vers les réseaux de nouvelle génération (Voice over 5G) ainsi que l’existence d’une couverture équivalente aux couvertures 2G/3G actuelles avant de pouvoir libérer ce spectre ou de le réaffecter à une autre utilisation ». Il a également noté que la technologie 3G serait « probablement la première technologie à être abandonnée en faveur des technologies 4G ou 5G ».
En vérifiant les annonces afférentes d’opérateurs étrangers ou d’autorités nationales, force est de constater que d’autres pays sont déjà bien plus avancés dans la planification de l’arrêt d’exploitation des réseaux de 2G et de 3G. En Amérique du Nord (USA & Canada), AT&T avait déjà cessé d’exploiter son réseau 2G fin 2016, tandis que le dernier opérateur 2G nord-américain arrêterait son réseau au 31.12.2020. A cette même date débuteront aux Etats-Unis les arrêts des réseaux 3G avec l’arrêt final prévu fin 2022. En Asie, le Japon a arrêté la 2G en 2012, Taiwan et Singapour en 2017 et la Thaïlande en 2019, tandis que la Corée du Sud fermera son dernier réseau de 2G en juillet prochain. L’Australie a arrêté la 2G en 2018 et l’Afrique du Sud le fera fin de ce mois.
En Europe par contre, la préférence de la majorité des pays semble pencher vers un démantèlement prioritaire des réseaux 3G plutôt que 2G. Ainsi, la 3G sera déjà démantelée en 2021 au Danemark, en Norvège et chez nos voisins allemands et en 2025 en Suède, tandis qu’un arrêt partiel est prévu en Lituanie et en Lettonie dès 2022.
L’exception qui confirme la règle de la « priorité au 3G » seraient la Suisse, le Lichtenstein et les Pays-Bas. En Suisse et au Liechtenstein, l’opérateur Swisscom fermera déjà son réseau 2G fin 2020, imitant un autre opérateur qui l’avait déjà fermé en 2018. Au Pays-Bas, l’opérateur T-Mobile NL a annoncé la fermeture son réseau 2G au 1er juin 2021 pour la mobilophonie grand public et deux ans plus tard pour tous les autres services dépendant encore du réseau 2G.
En France, aucune date officielle n’a été annoncée, mais le PDG d’Orange – opérateur également actif au Luxembourg – a expliqué, dans une interview au journal Les Echos, qu’il est d’avis d’éteindre plutôt le réseau 2G et qu’on pourrait très bien envisager en Europe, d’ici à 2025, « l’extinction de la 2G, au moins pour le grand public ».
Toujours en France, un rapport d’information du Sénat de juin 2020, relative à la transition numérique écologique, recommande « d’engager une réflexion sur l’extinction des anciennes générations mobiles – 2G et 3G – toujours consommatrices d’électricité, bien que progressivement supplantées par les nouvelles générations 4G et 5G » afin d’améliorer « la sobriété des réseaux ». Enfin, interrogé le 1er juillet lors d’une table-ronde le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), a fait la déclaration suivante : « Concernant les choix technologiques, ne pouvons-nous pas éteindre la 2G et la 3G ? Oui. Je crois que c’est un sujet auquel nous devons nous atteler à travailler avec le gouvernement, l’Arcep et d’autres institutions ».
Dans ce contexte, je souhaite avoir les renseignements suivants de la part de Monsieur le Ministre des Médias et des Communications et de Madame la Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable :