9. November 2020
Réponse à la question parlementaire de nos députées Djuna Bernard et Stéphanie Empain à Monsieur le Ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire au sujet des défenseur-e-s des droits humains.
Selon les chiffres recueillis par l’organisation Front Line Defenders, 304 défenseur-e-s des droits humains ont été tué-e-s en 2019 dans le cadre de leur travail, 40% des défenseur-e-s tué-e-s ayant défendu le droit de la terre, les droits des populations autochtones et l’environnement.
De nombreux rapports témoignent du danger et des différentes formes de violence et d’harcèlement auxquels les défenseur-e-s font face tous les jours dans le cadre de leur travail. Parmi les violations (sauf assassinat) subies par les défenseur-e-s qui ont été signalées à l’organisation Front Line Defenders au cours de 2019 figurent les détentions/arrestations, poursuites judiciaires, agressions physiques, menaces, disparitions, la torture ou encore les mauvais traitements, les campagnes de diffamation et les insultes. Dans son rapport sur la situation des défenseur-e-s des droits humains datant de 2018, le Rapporteur spécial constate que « les pratiques néfastes se sont également étendues à la réglementation excessive des organisations non gouvernementales, aux limitations imposées aux activités de plaidoyer des défenseurs des droits de l’homme, aux représailles à leur encontre et aux restrictions concernant le versement de financements internationaux », les lois et les politiques publiques étant utilisées pour entraver le travail des défenseur-e-s. Selon l’association ASTM, la prolifération de restrictions légales et le blocage de l’accès aux financements provenant de sources étrangères « entraîne la fermeture de l’espace d’action des Défenseur-e-s des droits humains ».
Il convient de noter également que la porte-parole de l’initiative Human Rights Defenders déplore dans un article dans la presse luxembourgeoise que « […] plusieurs gouvernements exploitent la situation actuelle [de la crise du COVID-19] ainsi que le climat de peur lié à cet état de crise pour masquer et même intensifier la répression existante contre les défenseures des droits humains dans leurs pays ».
Au niveau national, une importance croissante est accordée au sujet des défenseur-e-s. Ainsi, le premier plan d’action national dans le cadre du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert prévoit la mise en place d’un programme d’appui aux défenseur-e-s des droits humains. Notons également que depuis 2017, les projets ciblant les défenseur-e-s des droits de la personne peuvent également profiter d’un taux de co-financement de 80% dans le cadre de la coopération au développement.
Dans ce contexte, nous nous permettons de poser les questions suivantes :