La communication autour de la variole du singe

Réponse QP

27. Juni 2022

Réponse à la question parlementaire de nos député-e-s Marc Hansen et Josée Lorsché à Madame la ministre de la Santé concernant la communication autour de la variole du singe.

La variole du singe étant une maladie virale transmissible aux êtres humains par des animaux et de manière interhumaine, le site internet « Sante.lu » informe qu’aucun cas d’infection n’a jusqu’à présent été confirmé au Luxembourg. Quant aux modes de transmission, il y est expliqué qu’elle a lieu par contact sexuel ou avec les fluides corporels d’une personne atteinte . Les personnes ayant des partenaires multiples et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont présentés comme courant un risque élevé.

Dans ce contexte, plusieurs membres de la communauté LGBTQI+ ont fait allusion aux débuts de la crise du SIDA qui avait mené à une stigmatisation des hommes bisexuels ou homosexuels. Une communication axée sur l’orientation sexuelle est doublement contreproductive : D’un côté les personnes concernées pourraient cacher leur maladie par crainte d’être exposées à des réactions discriminatoires. De l’autre côté, les personnes ne faisant pas partie des groupes susmentionnés pourraient ne pas se sentir concernées et négliger les mesures de protection nécessaires.

S’il est vrai que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a confirmé qu’actuellement les hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes se retrouvent davantage parmi les personnes infectées, il rappelle la communication autour des risques doit souligner que la variole du singe se transmet par contact étroit entre les personnes, en particulier au sein d’un même foyer, y compris par voie sexuelle et ce indépendamment de l’orientation sexuelle.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) quant à elle insiste sur le fait que tout le monde ayant eu un contact physique proche avec une personne infectée est à risque. Elle rappelle également l’importance d’éviter toute stigmatisation en la matière.

Dans cet ordre des idées, nous aimerions poser les questions suivantes à Madame la Ministre :

• Quelle est la raison pour laquelle le Ministère de la Santé ne s’est pas aligné sur la communication de l’OMS en insistant sur le fait que les contacts étroits, y compris sexuels sont les principaux modes de transmission du virus, et ce indépendamment de l’orientation sexuelle ?
• Madame la Ministre n’est-elle pas d’avis qu’il faudrait d’ores et déjà tenir compte du risque de stigmatisation liée à une communication se focalisant sur l’orientation sexuelle et adapter la communication sur la variole du singe en modifiant la terminologie y afférente sur le site «Santé.lu »?

Question parlementaire

Réponse